Syndrome du bon élève au travail, les risques pour ta carrière et comment t'en libérer
Depuis ta plus tendre enfance, tu es ce qu’on appelle un enfant modèle ? Et si tu n'avais jamais cessé de l'être ? Le hic, au travail, ça ne marche pas comme à l'école et tu as loupé ce détail. Je te présente ici les conséquences pour ton bien-être et des astuces pour dépendre moins du regard des autres.
Premier de la classe de la maternelle au lycée, tu réussis tes études haut la main au sein des meilleures écoles d’ingénieurs ou de commerce. Là où les autres se contentent de 14/20, tu n’imagines même pas présenter d’autres résultats à tes parents qu’un 18/20.
Pour toi, c’est la première place, ou rien.
Le syndrome du bon élève au travail
Dès l’entrée dans le monde du travail, tu as reproduit ce qui avait marché jusqu’ici : bien travailler.
Ton manager est devenu cette figure de validation à qui plaire à tout prix : tu veux correspondre à ce qu’il attend de toi et répondre à ses attentes. Tu fais tout pour fournir un travail impeccable, et, si possible, encore plus.
Mais malgré tes efforts, les bonnes notes n’arrivent jamais.
La reconnaissance espérée n’est pas au rendez-vous... Tu fais de ton mieux et ça n’a pas l’air de suffire.
C’est là que tu commences à te sentir perdu et mal dans ta peau.
Comment as-tu chopé le syndrome du bon élève ?
Le pire ? Si tu te surinvestis dans ton travail au point d’y sacrifier ta santé mentale et physique, ce n’est même pas parce que ton job te plaît particulièrement, c’est plutôt parce que tu meurs de peur à l’idée de déplaire à ton chef ou de ne pas être à la hauteur de ses attentes.
A l’école, facile, il y a 3 questions à choix multiple, une équation à résoudre et un schéma à tracer, le tout côté sur 20.
Mais entre les murs aseptisés de ton bureau, comment être « bon » ?
Comment devenir le meilleur aux yeux de ton manager ?
Comment répondre à ses exigences, que tu surestimes souvent au point de t’en demander trop et de ne jamais être satisfait par ton propre travail.
Le monde du travail serait-il régi par des règles différentes de celles pratiquées sur les bancs de l’école ?
Oups, tu as loupé cette transition...

Les 5 problèmes des bons élèves au travail (et comment savoir si tu en es un !)
1. Tu n’évolues pas dans ta carrière
À force de dévotion envers ton manager, tu es devenu un bon petit soldat.
Ce statut t’a relégué au rang de bras droit. A toi les tâches répétitives, la charge de travail à rallonge et pourquoi on te féliciterait pour ça ?
Tu te sens frustré quand tu vois tes collègues en faire moins que toi et progresser plus rapidement.
Tu te dis « qu’ils ne doivent pas bosser autant qu’il le devraient s’ils ont autant de temps pour se mettre en avant et pour l’ouvrir ».
Tu considères ça comme une injustice et tu te confortes dans ta morale de bourreau de travail : « c’est ceux qui en parlent le plus qui en font le moins ».
Et si c’était toi qui n’avais pas compris les règles du jeu ?
2. Tu vis une perte de sens dans ton travail
Tu prends sur toi, tu ronges ton frein, tu aimerais bien quitter les bancs de l’école, mais le problème c'est que ...
Tu as oublié qui tu es derrière ce costume de l’élève modèle...
Si tu as perdu le contact avec tes rêves, c’est parce que ta motivation a toujours été de satisfaire les exigences des autres en obtenant de bonnes notes, en faisant "comme il faut" plutôt que d’apprendre pour le simple plaisir d’être curieux.
Cette motivation extrinsèque (obtenir de la reconnaissance) ne suffit pas à apporter du sens et de la motivation intrinsèque dans le monde professionnel.
Tu as besoin d’être aligné avec tes valeurs et de faire quelque chose qui te stimule.
Le problème, c’est que tu n’as aucune idée de ce qui peut bien te motiver à part le fait d’être apprécié.
La conséquence, tu ne sais pas ce que tu aimes ni ce que tu veux.
3. Tu es stressé et le burn-out te guette
Comme tu crois que ce qui fait de toi un bon employé, c’est la qualité irréprochable de ton travail ainsi que ta capacité à être toujours là quand on en a besoin, tu t’en demandes beaucoup. Tu vises le 20/20, qui n’est qu’un leurre, et tu t’épuises.
Souvent, tu peux aussi épuiser... les autres ! Tu es pointilleux, tu stresses tout le monde, les autres te trouvent lèche-bottes du coup tu n’es même plus invité aux déjeuners.
Conclusion, tu fais le vide autour de toi, les autres t’utilisent pour les tâches ingrates et tu ne reçois aucune reconnaissance, tu te dis donc que tu ne bosses pas assez dur, assez bien, tu en fais encore plus et tu achèves ton parcours vers... le ravin !
4. Tu as perdu confiance en toi par manque de reconnaissance
Tu attends d’être reconnu, tu veux les félicitations du jury.
Si rien ne se passe, tu te dis que tu es nul, tu te penses inutile et tu commences à douter de tes capacités.
Pour toi, ce que tu fais traduis directement l’importance de qui tu es.
Si tes actions ne sont pas remarquées, c’est comme si tu étais invisible.
Cette peur du vide t’est insupportable et tu préfères te pousser jusqu’à l’épuisement plutôt que de contenter d’être un élève juste moyen, ou, pire, d’être jugé de fainéant.
Tu ne reconnais tes compétences que si elles ont été validées par les autres, tu finis par ne plus exister qu’à travers leurs yeux et tu perds complètement le contrôle sur tes choix et tes décisions.
5. Tu n’es plus créatif et tu manques d’esprit critique
Dès que tu ne maîtrises pas un domaine, un outil ou une technique, tu paniques et tu cherches systématiquement la solution à l’extérieur plutôt que de tester par toi-même, être proactif et proposer des solutions innovantes (les qualités de leadership appréciées en entreprise !).
Tu as besoin d’une validation : est-ce que c’était bien ça que tu devais faire ? Est-ce que c’est juste ?
Les figures d’autorité, les personnes plus âgées et la hiérarchie t’impressionnent et ont force de loi à tes yeux, il ne te viendrait pas à l’idée de remettre en question ce qu’ils disent.

5 pistes pour s’en sortir et redevenir toi-même
La difficulté pour le bon élève qui veut remettre de l’ordre dans sa vie professionnelle, c’est qu’au moment où il décide de travailler « normalement », sa hiérarchie va le penser démotivé ou moins efficace. C’est là que réside la perversité de ce syndrome, il devient difficile de s’en défaire, terrorisé qu’on est à l’idée de déplaire ou de ne pas être à la hauteur de ce qu’on attend de nous.
1. Retrouve ta boussole intérieure
Identifie les tâches qui te motivent vraiment. Trouve ton flow, cette zone de génie où tu excelles en mettant tes talents au service d’une mission qui a vraiment du sens à tes yeux.
Fais le tri entre les moments où tu es motivé parce que tu apprécies ta tâche et les moments où la motivation vient du fait que tu cherches la reconnaissance des autres.
Pour t’aider à explorer tes talents, consulte cet article.
2. Apprends à te féliciter et reconstruis ta confiance en toi
Tu peux bâtir ton propre « référentiel qualité » pour t’aider à apprécier tes actions. Par exemple, liste les éléments que tu veux être capable de maîtriser dans ton travail et évalue ton niveau de connaissance dans chaque domaine.
Tu ne dois pas tout connaître tout de suite, laisse-toi une marge de progression. Suis tes progrès petit à petit et félicite-toi pour chaque petite victoire. Tu apprendras ainsi à remarquer le positif dans ce que tu fais.
Apporte-toi de la reconnaissance seul pour éviter que ton sentiment de compétence dépende exclusivement de l’extérieur.
3. Soigne tes blessures émotionnelles
Conscientise la chose suivante : ta valeur en tant qu’être humain ne dépend PAS de la qualité de ton travail. Tu dois oublier l’idée que tu n’existes QUE SI tu es un bon élève et que tu fais tout parfaitement.
Cette étape est la plus difficile à faire seul, car nous avons tous et toutes des blessures émotionnelles qui nous empêchent de nous apprécier tels que nous sommes.
C’est le travail de libération émotionnelle que je réalise avec mes clients.
Pour en savoir plus et te libérer des peurs profondes qui t’attachent au rôle du bon élève, contacte-moi.
4. Ose dire non et pose tes limites
Commence à accorder de la valeur à ton temps et à ton travail. Tu es en télétravail ? Communique sur les horaires où tes collègues pourront faire appel à toi.
Fais la liste de ce que tu es prêt à accepter ou non (des tâches qui ne sont pas dans tes attributions, réaliser un travail dans l’urgence, contrôler le travail de tes collègues...).
Une fois que tes limites seront précisées, tu auras moins de difficulté à les faire respecter.
5. Demande des objectifs mesurables et du feedback
Grâce à ton imagination fertile, tu as tendance à fantasmer des attentes démesurées de la part de ta hiérarchie.
Pour éviter ça, assure-toi que tu as bien compris l’ampleur de la tâche qui t'incombe en demandant des précision sur ce qu'on attend de toi (demande des objectifs SMART). Demande du feedback régulièrement pour ne pas rester dans le flou et t'imaginer les pires films sur ce qu'a bien pu penser ton manager de ton travail, "s'il ne dit rien c'est qu'il n'a pas aimé". Tu vois le genre.
En général, dis-toi que tu peux te laisser une marge de 10 à 20% sur le niveau d’exigence que tu t’impose et tester si ce niveau satisfait tes équipes (peut-être qu'il y a aussi un peu de perfectionnisme en toi ?). N’oublie pas de garder ta part de mystère... Même au travail !

Je m'appelle Céline, j'accompagne mes client.e.s à remettre sens et motivation dans leur vie pro.
Je suis coache certifiée et consultante pour les entreprises qui souhaitent proposer une expérience optimale du travail à leurs équipes.
J'aide mes client.e.s à définir et à concrétiser des projets professionnels à leur image. J’ai développé ma propre méthode d'orientation professionnelle, découvre-là ici.